ODE À PATRICK

15 DÉCEMBRE 1999. 15 ans. Une trop longue histoire. Trop triste… et qui dure depuis trop longtemps. Comment font les protagonistes de cette histoire? Comment survivent-ils? Ben… Franchement je sais pas trop que ou quoi dire… tout ce que je sais est raconter et écrire des histoires. Celle-ci est réelle.

L’année scolaire avait été bonne. Et ça faisait un bout qu’elles étaient copines. Elles sont les meilleures amies. Et cela est venu peu à peu. Alors, elles ont quelque chose de spéciale à célébrer à cette foire. Cette année à la foire… elles feront des folies. Premièrement leur précieuse amitié. Deuxièmement, que l’année scolaire a été excellente. Et enfin, parce qu’elles le valent bien…

Eva arrivât chez Vyv bien avant l’heure de leur RV. Elle était toute excitée. C’était la première fois pour Vyv et elle de sortir ensemble, comme cops. Alors de la maison de sa copine, elles partirent ensemble vers le centre ferial, à deux pas de chez sa copine. Eva portait une mini-jupe en daim noir boutonnée par devant, un top rouge et des sandales à talons. Vyv portait un stretch-pant noir ouvert aux côtés, un top noir et des sandales à talons. L’une brune et forte. L’autre, noire, menue et fragile… en apparence… Mais elles formaient les deux un merveilleux tandem.

Elles payèrent leur entrée. Et ce fut tout ce qu’elles eurent à payer cet après-midi, ce soir… jusqu’à ce qu’elles s’enfuirent dans la nuit. Elles eurent du bon temps, elles se divertirent, elles rirent, mangèrent, burent… Elles furent draguées. Elles flirtèrent ici et là. Rechassèrent un bon numéro de mecs… m’enfin… une sortie entre deux copines… comme une autre. Sauf que ce soir là serait significatif pour Eva. Et inoubliable. Et elle ne s’imaginait encore à quelle point.

Ce soir, à 22h de la nuit plus ou moins, elles entrèrent au stand Pentagone, attirées par la musique. Elles furent de nouveau invitées à un pot de la part de mille et un… mais elles voulaient danser:Brandy, o Brandy y Monica. «the boy is mine… or maybe U don’t know me»… je ne sais plus trop. Elles montèrent sur une table, et se furent avec la musique, le rythme des lettres, de la chanson: elles dansaient les yeux fermées, en savourant la chanson, en la vivant, en la sentant. Elles se contonnaient et se contoyaient l’une près de l’autre, en s’amusant, en chantonnant. Et voila que Eva se retourne, et pour un moment elle donne le dos à sa cops… Et en ce bref laps de temps, elle observe quelqu’un au milieu de la foule qui a le pouce levé en signe d’approbation. Elle croit avoir rêvé et n’y fait pas trop cas. Mais le même truc se répète à chaque fois qu’elle regarde la foule: toujours ce mec. Elle ne voit rien de lui, sauf son pouce et… à peine son visage; car il porte une casquette enfonçée jusqu’aux oreilles… A la fin de la chanson, elle le mentionne a Vyv:

-T’as vu par hazard quelque chose?

-De qui, du «pouce fantome» du «mec fantome» ???

-Heeeyyy, un peu de respect, je sais ce que j’ai vu…

-Et ou est ton prince charmant…

-Et le tien… (répondit-elle avec le même ton ironique)… je ne sais pas, mais je t’assure que j’ai vu quelqu’un qui…

-S’il vous plaît… Bonsoir…

Une voix grave, profonde, sensuelle, qui dominat sans éffort ni besoin de crier le brouhaha du milieu. Et elles se retournèrent vers cette voix aussi séduisante.

Et le coeur d’Eva s’arrête presque. Elle le reconnait tout de suite. C’est lui. C’est le mec du pouce… Et du visage énigmatique. Et des yeux pénétrants.

-Bonsoir, je vous demande pardon. Si vous pouvez m’accorder deux minutes…

Vyv et sa copine se regardèrent et Vyv s’éloignât un peu des deux.

Elle se retournat vers lui et sourit, les yeux brillants. Et il reprit la parole:

– Jolie spectacle celui de tout à l’heure…

-…

Elle inclinat juste un peu sa tête à droite, comme ne comprennant pas ou voulait-il en venir

-… de danse… Non de… pas autre chose.

-Ah, t’es le mec du pouce approbateur?

Il découvrit enfin son visage, en enlevant sa casquette.

-En personne. Enchanté, je suis Patrick

Un sourire franc et des lèvres ourlées attirèrent son attention. Une parfaite et blanche dentition, une bouche qui laisse le mot «sexy» un peu faible… et surtout, le plus troublant de tout: ce regard qui semblait la transpercer, la fouiller et trouver tous ses secrets les plus cachés, ses misères et débilitées les plus honteuses, ses pensées les plus interdites, her most forbidden wishes and desires and temptations. 

-Eva… (répondit-elle en lui serrant timidement la main tendue)

-Tu danses très bien Eva. Et surtout, tu «enjoy» en le faisant. Je suis certain que je suis pas le seul… que je n’étais, je ne suis ni ne serai le dernier à admirer ta façon de danser. Tu es tellement envoutante en le faisant… tu sais…

Morte d’embarras, elle ne sut plus que faire ni ou regarder.

-J’aimerai que tu saches que t’es la fille la plus belle, attractive et sensuelle que j’ai jamais eu la grande chance de connaitre. Et que si cela ne t’importe guère, puis-je avoir tes données ou ton numéro de téléphone?

-Ah, bien sur.

Patrick et Eva échangèrent nom et numéro de téléphone. Peu après, elle lui dit:

-Bon, ben… je dois m’en aller. Merci, enchantée et… bonne soirée…

-Moi aussi je me retire déja avec mes potes… Mais je suis content de t’avoir rencontré.

Il lui tendit la main. Il n’avait pas cessé de sourire depuis qu’il s’approchât à elle pour lui parler.

-Merci pour tes compliments et bonne soirée. Enchantée Patrick.

-Enchantée Eva… Et très bonne nuit.

Et cette nuit là, Patrick restat un moment planté juste là ou «elle» disparut, après qu’elle lui ai donné son nom et numéro. Il essayat de la suivre du regard, mais ce fut impossible. Il baissat la tête et regardat le numéro de 6 chiffres, avec son nom: Eva. 

Cette nuit, il ne rêvat que des yeux d’Eva, du corps d’Eva, du visage d’Eva, de la façon de danser d’Eva, de son sourire, ses lêvres, de ses yeux brillants, son trop beau sourire… Et cette innocence qui le rendait dingue… Elle paraissait tellement «dollie», tellement fragile, tellement petite… Il ne savait pas porquoi, il mourrait d’envie de la protéger… envers et contre tout. Il la voulait en sécurité, saine et sauve… dans ses bras… près de lui…Avec lui… et ne jamais la laisser aller…

-Eva… Te reverrais-je ma petite beauté??? je te reverrais jamais??? Seul Dieu dirá. Good night baby girl.

Il s’endormit avec le souvenir des hanches qui se contonnaient au rythme de «U don’t know me», d’un joli sourire, des lèvres pleines et des yeux brillants; et de longues jambes… bref, d’elle peuplant ses rêves. Elle. Eva.

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